La rencontre de la mère avec son nouveau-né constitue un bouleversement total de leurs liens antérieurs. Tandis que le nourrisson découvre la beauté du monde extérieur et cherche comment intégrer cette nouvelle expérience à sa mémoire implicite prénatale, la mère découvre la réalité de son bébé jusque-là imaginé, et va le rêver pour apprendre à le connaître et le comprendre. Ce double bouleversement de la relation utérine requiert une attention soutenue chez les deux acteurs de cette nouvelle scène psychique. Il exige de la mère une saine utilisation de l’appareil organisateur de base de tout être humain : le clivage et le déni des éléments trop négatifs, angoissants et/ou destructeurs, l’idéalisation de la vie avec ce nouveau venu, et la projection identificatoire, instrument premier de découverte du nourrisson, et de communication avec lui.
Fondatrice des premières introjections d’un bon objet, et protectrice contre l’angoisse et la destructivité, l’idéalisation étaie la capacité de l’enfant à supporter une séparation bien tempérée, à soutenir ses mouvements d’amour et à mieux contenir ses attaques contre ses objets, externes et internes.
Fortement impliquée dans le narcissisme primaire du bébé sous la forme du Moi idéal, l’idéalisation l’est également dans les enjeux pulsionnels et identificatoires du conflit œdipien, à l’issue duquel elle est censée s’être transformée et intégrée au Surmoi post-œdipien, sous la forme de l’Idéal du Moi. Source de la capacité à sentir « la beauté, la vérité, et la bonté » (cf. Keats), l’Idéal du Moi joue un rôle essentiel dans la créativité, mais aussi dans la générosité, l’altruisme et l’espérance.
Les écueils de la formation de l’Idéal du moi sont nombreux, allant de la persistance d’un Moi-Idéal mégalomaniaque écrasant, jusqu’à la perversion. En thérapie, le travail sur les relations et les identifications du patient implique toujours la question de l’idéalisation, positive ou négative.
Partie 2 : L’idéalisation, le désespoir et la solution perverse
Lorsque la séparation d’avec l’objet primaire et la désidéalisation normale de celui-ci ont rencontré trop d’obstacles durant la petite enfance pour permettre une individuation structurante, l’enfant plus grand peut éprouver un désespoir qui le poussera à attaquer la beauté du monde et à inverser son système de valeurs. Plus il approchera de l’adolescence, plus il risque de s’enfermer (Cf. D. Meltzer : le claustrum) dans une idéalisation pathologique des valeurs négatives comme la violence destructrice, le complotisme, et les divers ostracismes liés à la non-pensée de la mentalité de groupe.
On observe aussi cette inversion des valeurs dans la culture actuelle, apparence/réalité, crimes et terrorismes. (Cf F. Richard : le Surmoi perverti).
Textes
Bibliographie bientôt disponible.
Objectifs pédagogiques
Samedi 14 octobre 2023
Séminaire clinique de 2 heures ½ — 09h30-12h00
- Développer l’accès aux représentations des mouvements inconscients (émotions, pensées, fantasmes) projetés dans la situation thérapeutique à travers les comportements non verbaux et les verbalisations de l’enfant et de son thérapeute.
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Accéder à la complexité de ces mouvements et à une perception psychodynamique de différents niveaux de conflits, d’angoisse et de mécanisme de défense.
Séminaire théorique de 2 heures ½ — 14h00-16h30
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Comprendre les liens entre dépression/mélancolie et désidéalisation pathologique/attaque de l’idéal.
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Aborder les processus qui conduisent l’enfant et l’adolescent à des agirs violents et destructeurs, au nom d’un idéal perverti.
Les « Samedis» de la Sepea sont ouverts aux psychothérapeutes qui le souhaitent, sous réserve d‘un entretien préalable avec un membre de la Sepea.
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