L’onde de choc des vécus traumatiques et ses impacts sur le psyché-soma

Dans la lignée de Ferenczi, Winnicott et des psychosomaticiens, nous explorerons les approches cliniques du traumatisme (mauvais traitements, abus sexuels, abandons, deuils précoces, maladies somatiques etc.).

Quels soins psychiques pour ces enfants ayant subis des catastrophes destructrices pour leur développement psycho-affectif et psychosomatique, pris dans la violence des liens intra-psychiques et/ou interpersonnels ? Ce qui a été vécu lors des expériences traumatiques n’a pas pu s’intégrer dans un contexte significatif pour le sujet et ne peut donc être refoulé. Les défenses alors à l’œuvre sont de l’ordre de la survie. Quelle pourrait être la réponse clinique du psychothérapeute dans ces expériences si porteuses de négativité ?

Bion montre que le clinicien loge en lui des émotions, des fantasmes que le sujet ne peut contenir. Le patient les évacue et les injecte dans le thérapeute. Nous verrons comment le travail du contre-transfert est probablement une des clés pour rester vivant dans ces cliniques extrêmes. L’analyse de la répétition dans la séance pourrait permettre l’accès à ces facteurs traumatiques.

Le trauma se constitue à l’orée de l’impensable, du non symbolisable. Nous questionnerons le lien entre trauma et environnement. Nous évoquerons, à partir de nos réflexions, la place du clinicien comme pris au carrefour d’un constructeur d’histoires, d’un fabricant de métaphores. Le trauma, « l’hilflosigkeit », détresse humaine extrême, va nous amener à penser le narcissisme primaire né de l’unification des pulsions.

L’approche psychothérapeutique serait à penser comme intersubjective, prise dans le partage d’affects et d’impressions sensorielles. Le corps, celui du patient et celui du clinicien a toute sa place pour ouvrir vers la complexité du pulsionnel, du désir et aller vers la pensée émotionnelle….

A travers les cas cliniques lors de la journée, nous travaillerons la question du passage de l’excitation somatique à une psychisation possible.

Christelle Ammirati et Geneviève Henric-Gras.