15/16/17 mars 2024 Conférence de Marie-Rose Moro – Table ronde avec Claire Squirés et Marie-Aimée Hays.
Lieu: Association Notre-Dame des Champs, 92 bis, Boulevard du Montparnasse, 75014 Paris et en visioconférence.
Déroulé du weekend
Vendredi 15 mars 2024 : 21h00 – 23h00
Marie-Rose Moro,
Discutée par Chiara Rosso (SPI/SEPEA)
« De l’art d’avoir des beaux bébés en exil »
Clinique précoce du lien parents-bébé en situation transculturelle
Ces dernières années la clinique périnatale s’est complexifiée en intégrant dans ses outils de compréhension et d’action la composante culturelle. En effet, grossesse, accouchement, mise en place des interactions précoces et construction de la parentalité sont à la fois des actes profondément intimes, intrapsychiques et intersubjectifs et des actes sociaux et culturels qui s’inscrivent dans les processus de transmission de la vie dans un groupe ouvert. L’articulation entre intrapsychique dans sa dimension consciente et inconsciente, intersubjectif et culturel sera analysée à partir de la clinique quotidienne avec les migrants et leurs enfants dans notre société multiculturelle. On montrera enfin l’impact thérapeutique de cette perspective. La présentation comportera un exposé clinique et un film. Nous montrerons la créativité de la psychanalyse pour prendre en compte la diversité culturelle comme une chance et pas comme un obstacle.
Filmographie : Laurence Petit Jouvet, J’ai rêvé d’une grande étendue d’eau. DVD.
Samedi 16 mars 2024 : 09h00-12h00 et 14h00-17h00
Huit ateliers cliniques en groupe
Dimanche 17 mars 2024 : 9h-00 – 12h00
Claire Squires et Marie-Aimée Hays,
Discutées par Sylvie Brunaud (SPP/ SEPEA)
Table ronde avec Claire Squires (APF/SEPEA) et Marie-Aimée Hays (SPP).
Discutante Sylvie Brunaud (SPP/SEPEA)
Les bouleversements psychiques autour de la naissance
Accompagnement et observation parents-bébé.
Devenir parent comporte des enjeux identificatoires complexes car dès la grossesse et lors de la naissance, les investissements narcissiques et objectaux des parents sont projetés sur l’enfant qui représente en partie leur « narcissisme infantile renaissant » (Freud 1915). L’ajout au monde, d’un enfant, bouleverse donc l’équilibre du couple et les aspects intergénérationnels de la famille. En retour l’enfant contribue à conforter les parents dans leur rôle et faire en sorte que leur rencontre tant sensori-motrice qu’affective soit une source de plaisir.
Dans ce contexte, la périnatalité vise les soins psychiques des futurs parents, la facilitation des relations parents-bébé et l’exploration de la construction psychique du bébé, pour prévenir les effets délétères des ruptures survenant à cette période sensible de la vie. Elle vise la disponibilité maternelle et paternelle, l’attention au bébé pour éviter les distorsions relationnelles précoces. Certains dysfonctionnements autour de la naissance liés à une psychopathologie des parents ont des séquelles développementales. C’est donc dans une perspective préventive la plus précoce possible que la collaboration des pédopsychiatres, des psychologues et des psychanalystes avec les obstétriciens et les néonatalogistes va s’établir.
Marie-Aimée Hays développera, autour des paroles d’une mère en maternité : « Ce qui est terrible c’est la joie d’avoir un bébé et la souffrance en même temps » Comment comprendre ce qui se joue entre la mère et le bébé lorsque la fréquente dépression maternelle périnatale (20% des mères) s’invite dans la famille ? Notre recherche clinique nous a permis d’avancer que cette dépression est un trouble de l’établissement du dialogue primaire, préverbal, mère-nouveau-né, et parents-nouveau-né. Ces difficultés interactives aux déterminants en « poupées russes » relevant de l’actuel comme du passé, affectent la confiance en soi des mères et le sentiment de sécurité du bébé qui est en peine pour exprimer ses compétences et prendre sa part, active, au dialogue. Atténuer la dépression périnatale c’est soigner le lien : soutenir le bébé dans sa « vocation créatrice de parent » ; permettre au parent qui s’épuise, de retrouver sa disponibilité. Au cours des traitements psychothérapiques à différents âges de la vie, nous identifions dans la relation transférentielle les traces d’organisations relationnelles défensives issues des temps premiers marqués par le sentiment d’impuissance et ses divers aménagements pour survivre. Pour nous sensibiliser à ce délicat tissage des liens premiers, nous nous appuierons sur le récit de séquences d’observation de la tétée d’un nouveau-né hospitalisé en néonatalogie, nous en discuterons ensemble.
Marie-Aimée Hays est Psychologue clinicienne, docteure en psychologie, périnataliste, Psychanalyste membre de la Société psychanalytique de Paris, Membre fondateur et co-présidente de l’Association Cliniques Périnatales (Grenoble).
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