Le travail avec les parents : aspect théorique et technique

Le travail avec les parents se pose de façon incontournable en psychiatrie infanto juvénile, l’enfant, du fait de son statut de mineur, étant dans une dépendance psycho-affective et légale à ses parents. La relation clinique psychiatre ou psychologue / enfant, en référence à la psychanalyse, est d’emblée triangulée du fait de l’existence des parents et de l’exigence de mise au travail de l’alliance parentale, pré requis fondamental pour la mise en place du cadre thérapeutique. Le thérapeute doit s’assurer, lors de consultations préalables à la thérapie effectuées par lui ou un consultant de la faisabilité de cette alliance thérapeutique parentale qui procède d’un processus complexe associant : la mise au travail du fantasme de rapt d’enfant, la mise en sens du ou des symptômes d’appel du côté d’un intérêt pour le fonctionnement intrapsychique et ses traductions intersubjectives de l’enfant, la possible identification des parents à la souffrance de l’enfant,la capacité de laisser un espace et une temporalité propre à leur enfant permettant de déployer des niveaux de régression topique, formelle, temporelle propres à l’élaboration psychique du conflit interne. Il est donc important que l’investissement des parents ne soit pas exclusivement centré sur le symptôme d’appel afin que la thérapie échappe à une représentation –but. Dans certaines situations cliniques se pose la question de l’indication du type de suivi le plus adéquat des parents associé à la thérapie de l’enfant ou préalable. L’indication doit être évalué avec subtilité afin aussi de ménager le narcissisme des parents fragilisé dans leur fonction parentale mise à l’épreuve. In fine but not least, il est important de mentionner que le travail d’analyste d’enfant implique la mise en latence d’une toute puissance, le deuil d’une réparation en place d’une fonction parentale idéalisante et idéalisée et la nécessité d’une mise en abîme et en travail de ses propres objets internes.