Transmission des traumas collectifs – Spécificités cliniques des situations adoptives. 14/09/2018

La transmission des traumas collectifs et leur inscription individuelle

Notre champ clinique s’est ouvert à des problématiques marquées par des ruptures et des errances psychiques dont les causalités sont aux carrefour de l’individuel et du collectif . Nous interrogerons la manière dont la violence au sein même de la culture s’inscrit dans la psyché individuelle et se transmet de génération en génération tout en se transformant . Comment la destructivité issue du socius affecte-elle le processus thérapeutique . Le travail analytique interroge les mécanismes de déni , de clivage, de rythme et de temporalités : instaurer le temps d’une remise en tension tolérable et non persécutoire entre le retour d’une expérience traumatique impensable et le surgissement d’événements aléatoires liés à la rencontre inaugurale et singulière entre l’analyste et son patient . Nous inventons ensemble une manière d’approcher les traces du non advenu de soi et de l’impensé dans l’histoire du sujet . L’écoute de l’analyste se fait accueillante et ludique ; des objets en voie de réanimation naissent ,prennent corps au sein de la situation analytique et s’externalisent pour pouvoir être ensuite introjectés et donner petit -à-petit leur place aux processus de subjectivation.

DISCUTANTS: Albert LOUPPE – SPP/SEPEA et Anne ROSENBERG – SPP/SEPEA

Quatre ateliers cliniques par demi-journée fonctionneront simultanément, animés par des membres de la SEPEA/API, dans le but d’aborder les problèmes posés par la théorie de la technique en psychothérapie psychanalytique avec l’enfant et l’adolescent.

Les personnes qui s’inscrivent recevront la liste des présentateurs et l’énoncé des cas discutés.

Factures et attestations seront à retirer à l’accueil.

Spécificités cliniques des situations adoptives

La filiation adoptive, comme toute filiation se situe dans un nœud irrationnel où présent, passé et futur s’intriquent : la production de la subjectivité d’un enfant est une ouverture vers l’héritage du passé et l’héritage d’un avenir dont il est la promesse en relation avec le monde conscient et inconscient de ses parents.
Cette modalité filiative, où il n’existe aucun lien biologique entre parents et enfants, exacerbe l’importance des deux autres piliers filiatifs sur lesquels reposent la filiation : le pilier psychique et le pilier juridique, tels que nous les avons dénommés, à partir des travaux de Guyotat. L’enfant ou l’adolescent pourra être un rappel constant, souvent inconscient, des expériences affectives liées aux représentations traumatiques de l’infertilité et de toutes les blessures liées aux difficultés d’élaboration du cheminement de chaque parent vers lui, à travers leur propre histoire individuelle et de couple. Nous évoquerons les fragilités et les vulnérabilités de cette construction filiative, en particulier au regard des difficultés de la construction de la place du père et de la mère, des fantasmes des origines, des défenses par la réalité du lien biologique, qui peuvent entraver le travail de filiation de l’enfant, comme celui des parents.
Pierre LEVY SOUSSAN est l’auteur de Destins de l’adoption, Paris, Fayard, 2010 et de Éloge du secret Paris, Fayard, 2010.