Le dessin en psychothérapie de l’enfant

L’évolution du graphisme parallèlement à la maîtrise du langage et de la motricité est d’abord affaire de corps. Il témoigne d’une élaboration des pulsions, des affects et de l’aménagement d’une défense et d’un refoulement. Il rend compte de capacités sublimatoires avec une capacité à créer que révèle l’art pictural. Des premières traces graphiques issues de la sensorialité primitive aux représentations ultérieures élaborées, le dessin est un formidable témoin de la construction identitaire du sujet et de ses capacités créatrices.

Si le dessin exprime des fantasmes archaïques, met en scène des monstres, fait surgir des imagos effrayantes, il est important de mentionner que la faisabilité de leur interprétation, comme le rêve, ne peut se faire que dans la relation transféro-contre-transférentielle où le thérapeute d’enfant reste attentif au comportement et aux affects de l’enfant quand il dessine. Quant à l’enfant qui refuse de dessiner, on peut comme Winnicott tenter de créer « son squiggle », moyen d’entrer en communication avec lui dans un jeu partagé, une véritable co-construction qui ouvre la voie aux rêves, à la narration et à une possible interprétation.

• Barbey Loïse, « Perspectives Métapsychologiques sur le dessin transférentiel de l’enfant, in « Le Travail du dessin en psychothérapie de l’enfant », Anzieu A., Barbey L., Bernard-Nez J., Daymas S., Paris, Dunod, 1996, p190-203.
• Haag G. (1990), « Le dessin préfiguratif de l’enfant : quel niveau de représentation ? », Le Moi corporel, Paris, PUF, Le fil rouge, 2018, p.137-168 (chapitre 8)
• Winnicott D.W (1971), « Cas II – Robin 5 ans », La consultation thérapeutique et l’enfant », Paris, Gallimard, 1971, p 31-45