Cliniques et figures de la dépression. Les approches thérapeutiques

La souffrance dépressive de l’enfant a très tôt été souligné par Mélanie Klein. La description de – la position dépressive – ouvrira nos réflexions sur les dépressions précoces et celle de l’adolescence mais aussi celles du jeune adulte. Comment sortir de cette -position dépressive- pour aller vers la stabilisation du monde interne et s’éloigner de cette expérience chaotique ? Nous aborderons les différents aspects de la souffrance dépressive en approchant les mécanismes de défenses qui tentent de faire barrière pour en amortir les effets dévastateurs. ‘ La défense maniaque,’ sous tous ses aspects destructeurs sera à entendre comme une tentative de lutter contre une dépression primaire.

Nous tenterons de repérer les circonstances qui déclenchent et aggravent les mouvements de dépressions. À tous les âges de la vie nous sommes concernés par les dépressions. Les crises existentielles dans leurs dimensions inter-personnelles et intra-personnelles, les accidents de la vie etc. marquent notre aventure humaine… Nous verrons comment les souffrances dépressives de l’enfant, du bébé même, de l’adolescent prennent des allures symptomatiques diverses (désintérêts, agitations, inhibitions intellectuelles, troubles sévères du sommeil et de l’alimentation, idées suicidaires et autres…).

La question des continuités et discontinuités entre les dépressions de l’enfant et les dépressions ultérieures se pose. Comment faire la distinction entre les mouvements de dépressions, noyau central du processus de l’adolescence et la véritable dépression nécessitant une prise en charge thérapeutique immédiate. Comment le clinicien peut repérer les enjeux psychiques sous-jacents ?

La souffrance dépressive induit chez le clinicien des sentiments contre-transférentiels très singuliers et relatifs à chaque situation clinique. Le travail psychothérapeutique n’est envisageable que si le clinicien prend la mesure de son implication contre-transférentielle dans ces situations qui peuvent être extrêmes. Nous explorerons les différentes prises en charges thérapeutiques (psychothérapies individuelles, thérapies familiales, psychothérapies mère -bébé, psychodrame etc.)

Enfin pourrait-on envisager la traversée d’une dépression et son issue comme une possibilité de réaménagement psychique, comme pour faire- peau neuve-, grâce aux approches psychothérapeutiques individuelles et groupales. ?

Claude Branchi et Geneviève Henric-Gras